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Tabloïds

Sens propre :

À l’origine, tabloïd est un format de journal, né en Grande-Bretagne, qui correspond à la moitié des dimensions d’un journal traditionnel. Ses dimensions (journal plié) sont de 28 x 43 cm (soit 11 x 17 pouces).

Sens figuré :

« Tabloid » désigne aussi en anglais les premiers journaux à avoir utilisé ce format d’impression, c’est-à-dire les journaux à scandales, la presse populaire voire « de caniveau », la presse « people« . Exemples britanniques : Daily Star, the Daily Mirror, the Sun, News of the world … En France, si on cherche des équivalents, pas au niveau format papier 28×43 cm mais plutôt au format « people », on pourrait citer Voici ou Closer qui a révélé en 2014 la liaison entre le président François Hollande et l’actrice Julie Gayet.

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Le documentaire qui éclaire :

Tabloïds ! Splendeur et décadence de la presse à scandale

boutique.arte.tv

Documentaire de 2012. 72 minutes. Réalisateur : Jean-Baptiste Peretie. Producteurs : Quark Productions, Arte France.

Le récit de l’irrésistible ascension des tabloïds, avant leur chute et leur résurrection sur Internet. Une enquête éclairante menée sur un ton décalé.

« Corps sans tête dans bar à nibars« , « Des abeilles tueuses foncent vers le Nord« … : racheté en 1976 par Rupert Murdoch, le roi de la presse tabloïd, le New York Post s’est rendu célèbre par ses unes racoleuses, à l’instar de ses cousins britanniques The Sun et News of the World, deux autres titres du magnat australien. Exploitant le voyeurisme de ses lecteurs et abusant de leur crédulité, la presse à scandale s’est surtout développée dans les pays anglo-saxons, où le droit en la matière est moins strict qu’ailleurs. Avec, toujours, la même recette éprouvée : « Seins nus, chien, enfant, un des Kennedy« , comme le résume avec humour un journaliste, soit un savant dosage de faits divers montés en épingle, d’histoires abracadabrantes – un tableau populaire représentant un garçon qui pleure devenu maléfique, un vieil homme vivant avec un alligator, etc. ­ – et de sexe extra-conjugal. Comptant au sommet de leur succès plusieurs millions de lecteurs chacun, et ayant inspiré d’autres tabloïds plus soft dans le reste du monde, y compris en France (Voici, Closer, etc.), ces titres ont périclité ces trente dernières années après avoir choqué l’opinion, en poussant trop loin leurs méthodes : paparazzis charognards à la mort de Lady Di en 1997, écoutes téléphoniques des stars en 2011 ayant entraîné la fermeture de News of the World. Les tabloïds sont morts ! Vive la culture tabloïde à l’ère d’Internet (trash TV, sextape, revenge porn, etc.) ! Celle-ci triomphe désormais sur tous les écrans où chacun peut exposer ses petits secrets. Documenté et émaillé de témoignages édifiants de rédacteurs en chef lucides et cyniques, de paparazzis désenchantés et de celui, touchant, de Gennifer Flowers, qui affirme avoir été la maîtresse de Bill Clinton, ce film décrypte un phénomène en constante évolution.

Critique de Télérama

Depuis Internet (et Kim Kardashian), une page s’est tournée pour les tabloïds. Les ­vétérans de la presse à scandale en parlent ­aujourd’hui comme d’une bonne blague, un 1er avril qui aurait duré cinquante ans. Kelvin MacKenzie (cynique réd chef du Sun) et autres paparazzis se penchent sur leurs (mé)faits, ce mélange de bidonnages, d’outrances et de témoignages monnayés dont ils se sont repus. « Ce qui plaisait, c’était notre manque total d’éthique », se félicite un journaliste du Star. La plupart d’entre eux n’ont aucun regret, sinon la mort de Lady Di, qui a fait chuter leurs ventes… Ce doc bien pop — et malin —, porté par l’agréable voix de Rebecca Manzoni, revient sur les origines de ce journalisme qu’on lisait « pour oublier les infos ». Derrière les potins fessiers ou les faits divers sanglants, des titres comme le New York Post ou le Daily Mirror ont aussi tenté à leur façon (un peu crade) de chatouiller le pouvoir. Depuis le scandale des écoutes téléphoniques pratiquées par le groupe de Rupert Murdoch (en 2011), News of the world a mis la clé sous la porte. En parallèle, Bild comme le National Enquirer ont perdu la moitié de leurs lecteurs. Internet a pris le relais, avec une exhibition que les stars ­réclament plus qu’elles ne la fuient. « Chacun devient son propre tabloïd », conclut très justement cette pétulante rétrospective.

Synopsis

Racheté en 1976 par Rupert Murdoch, le roi de la presse tabloïd, le «New York Post» s’est rendu célèbre par ses unes racoleuses, à l’instar de ses cousins britanniques «The Sun» et «News of the World», deux autres titres du magnat australien. Exploitant le voyeurisme de ses lecteurs et abusant de leur crédulité, la presse à scandale s’est surtout développée dans les pays anglo-saxons, où le droit en la matière est moins strict qu’ailleurs. Avec, toujours, la même recette éprouvée : «Seins nus, chien, enfant, un des Kennedy», comme le résume avec humour un journaliste. Soit un savant dosage de faits divers montés en épingle, de sexe extraconjugal et d’histoires abracadabrantes – la (sur)vie cachée d’Elvis Presley, ou un vieil homme habitant avec un alligator, par exemple.

Sources : Wikipédia, Arte & Télérama du 23/07/2016, critique d’Erwan Desplanques