Abréviation : info, infos.
Source : dictionnaire Le Robert Collège (édition 2010).
La multiplication des affirmations en tout genre, provenant de sources variées, pose une question simple dont la réponse est moins évidente qu’il n’y paraît. Les médias et les journalistes ne sont plus les seuls à disposer de moyens efficaces pour relayer des messages – il suffit de penser à tous ceux postés en permanence sur des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter et Snapchat. Mais cette multiplication d’affirmations en tout genre, provenant de sources variées, pose une question simple dont la réponse est moins évidente qu’il n’y paraît : qu’est-ce qu’une information ? Le mot en lui-même, dans son sens médiatique, désigne des faits portés à la connaissance d’un public. Mais pour être considérée comme telle, une « info » doit répondre à au moins trois critères.
1. Elle doit avoir un intérêt pour le public
Une histoire de la vie courante comme « j’ai promené mon chien ce matin » ou « regardez la réaction de cette petite fille face à son cadeau de Noël » peut être intéressante ou attendrissante, mais elle relève de l’anecdote. Une information, en revanche, apporte quelque chose qui doit concerner le public à qui elle est destinée. Par exemple, un journal sportif va rapporter que l’équipe de France de football a remporté le match du soir et donner des précisions sur la rencontre, ce qui intéressera ceux qui suivent le sport ; une agence de presse va rapporter un séisme en Italie ; un journal d’informations va révéler un document prouvant un scandale financier.
2. Elle doit être factuelle
Une information n’est pas un avis. Par exemple, dire que l’on préfère le tennisman Andy Murray à Novak Djokovic est simplement une opinion, car votre voisin pourrait tout à fait dire l’inverse. En revanche, dire que le premier a fait une meilleure saison en 2016, en remportant plus de grandes compétitions, ce qui lui a permis de terminer à la première place mondiale, c’est une information, car cela s’appuie sur des faits, comme par exemple les scores qu’il a établis à chaque match.
3. Elle doit être vérifiée
Une rumeur se fonde sur des « on dit que… », sans que l’on puisse savoir ce qu’il en est vraiment ou en connaître la source. Au contraire, une information se fonde sur des faits avérés et, dans la mesure du possible, vérifiables par tous. Par exemple : « Le niveau de la Seine a dépassé les 6 mètres le 3 juin 2016, selon Vigiecrues. » Un des principes du journalisme consiste à ne pas donner une information sans qu’elle ait été au préalable vérifiée auprès, selon le cas, des personnes directement concernées, de plusieurs témoins ou d’experts, etc. Ce sont des sources (voir notre article sur le sujet).
Ces critères ne font pas d’une information une vérité : un journaliste a en principe toujours pour but de publier des informations recoupées et fiables, mais il peut être abusé par ses sources, ou se tromper. Et évidemment, l’opinion peut modifier la présentation de l’information ou le contexte qu’on lui donne. Mais il reste le fait, qui est le cœur de l’information, et qu’un journaliste digne de ce nom doit respecter.
Source : Le Monde le 23.01.2017 | Par Les Décodeurs